La philosophie du tantra, c’est avant tout de vivre pleinement l’instant présent

Trop souvent, nous nous projetons dans le futur, en espérant, voir en rêvant, que le lendemain sera meilleur que notre présent.

Parfois, nous regardons en arrière, en nous lamentant que le passé ne soit plus. Et nous oublions ainsi chaque jour de vivre “ici et maintenant”.  Le futur ne peut se construire qu’en vivant pleinement en conscience, notre quotidien. Nous n’avons prise que sur l’aujourd’hui, en nous éclairant du passé.

Le tantra est un des chemins de centrage, pour entrer dans cette réalité de vivre, en pleine conscience, chaque instant de notre existence.

Trop souvent, on limite le tantra à une simple exploration de la dimension et de l’énergie sexuelle. Or vivre de manière “tantrique”, c’est vivre pleinement chaque instant. Que ce soit au travail, dans les loisirs, les rencontres et les partages, dans les joies et les peines, mais aussi, dans le silence ou la solitude qui nous font si souvent peur.

L’énergie sexuelle :

L’énergie sexuelle que l’on découvre, que l’on explore aussi dans le tantra, est essentielle, bien sûr. En fait, c’est une énergie que, la société occidentale et les religions souvent, ont gommée, voir salie. Or cette énergie est inhérente et même essentielle à chaque homme et à chaque femme. Nous sommes tous sexués et sexuels. Le nier, c’est nier une part essentielle de nous. Mais cette énergie sexuelle, nous la confondons trop souvent à une seule énergie génitale. Or la sexualité est bien plus grande et plus vaste que notre génitalité.

Le Tantra, pour nous, est un chemin d’unité. Il nous semble en effet que l’Homme, dans son histoire, surtout Judéo-Chrétienne a nié depuis trop longtemps une part de lui-même: celle de la sexualité. Nous savons tous que nous sommes sexués, homme ou femme. Un genre que l’on ne choisit pas. Mais ne pas l’avoir choisi ce n’est pas forcément vivre en harmonie avec. Nous vivons dans une société bien plus basée sur le paraître que sur l’être. Nos vies sont bourrées de préjugés. Sur l’autre, bien sûr, mais aussi et surtout, sur nous-même.

L’homme doit être fort, ne doit pas montrer sa sensibilité, il est dominant ou alors dominé, pas d’autres choix. Dans sa sexualité, il doit donner, honorer et faire jouir sa partenaire le plus souvent possible pour être un vrai homme, au risque de se nier lui-même. La femme, elle, doit porter bien plus qu’elle ne le peut. Elle doit être à la fois mère, épouse et amante, parfaite et souriante, et trop souvent, elle aussi, pour être aimée, se force à accepter et à subir sans rien dire.

L’un et l’autre ne savent pas bien souvent dire non, dire stop. Avancer dans son chemin personnel, c’est apprendre à dire oui, à ce qui nous est vraiment essentiel, mais aussi et c’est peut-être le plus difficile, à dire non, à ce qui nous coupe de nous-même, à ce qui nous abîme. Trop souvent, nous sommes submergés de choses à faire, à penser, à porter ….. Faites l’expérience, par exemple, dans votre quotidien, lorsque tout s’enchaîne et que vous sentez que vous vous perdez, de dire simplement, à voix haute, « Stop ». Laissez raisonner en vous le silence engendré, ne serais-ce que quelques secondes…. Sentez alors comme immédiatement, le stress présent juste avant, fait place à une douce sérénité, et que les choses reprennent leur place et leur juste importance. Vous repartirez alors dans votre action d’un lieu plus intérieur, plus présent, plus centré. Un acte tout simple, qui peut changer votre manière d’être. Sentez, à travers ce petit geste, combien, à tout moment, quelques soient les circonstances, vous pouvez rester vous même et que vous restez maitre de votre vie.

L’Homme est fait pour aimer :

L’homme est fait pour aimer. Voilà notre seule certitude. Mais pour aimer l’autre, il est essentiel auparavant, de commencer par s’aimer soi-même. Et Dieu sait que c’est difficile, tant on a été blessé dans notre histoire, dans notre enfance comme dans nos vies d’homme et de femme.

Trop souvent, nous cherchons à l’extérieur de nous-même les réponses qui sont au dedans. Trop souvent, nous faisons tellement de bruits avec nos têtes, nos mots, nos peurs, nos attentes, que nous ne prenons même plus la peine d’écouter ce que la vie et l’Amour nous murmure à l’oreille. Or l’Amour ne fait pas de bruit, l’Amour ne s’impose pas, l’Amour respecte et attend. Si nous ne prenons pas le temps de faire silence, de nous arrêter par moment pour nous mettre à l’écoute, en nous même, alors, nous courrons en vain. Et ce qu’il y a de si mystérieux, et de si merveilleux à la fois, c’est que le murmure de l’Amour est unique pour chacun. Ce que l’Amour a à me dire, Il ne peut le dire qu’à moi. Et si moi, je ne l’entends pas, alors c’est toute l’humanité qui en sera privée. Chacun de nous a la responsabilité d’entrer dans ce mystère de l’Amour, pour pouvoir le faire advenir en plénitude. C’est un peu comme un puzzle. Tant qu’il manque une pièce, le puzzle n’est pas complet. Avec l’Amour, c’est pareil, tant qu’il manque une parcelle d’Amour, alors le visage total de l’Amour ne peut apparaître. C’est aussi le sens de la parabole du bon berger. Tant qu’il manque une brebis, son troupeau n’est pas complet, et seule lui importera la brebis manquante !

Le chemin que propose le Tantra n’est pas le seul chemin, loin s’en faut. Mais il est un chemin sûr et puissant pour apprendre à savoir qui l’on est, et à vivre en conscience.

Trop souvent, on a opposé la sexualité et le sacré, glorifiant une âme qui s’élève. Or, pour s’élever, une âme a avant tout besoin d’être enracinée, sinon, elle s’envole!! Quel chemin magnifique que de commencer à se sentir unifié, enraciné dans la terre pour mieux être relié au ciel.

Le tantra, c’est avant tout un chemin vers la spiritualité.

Pleinement Homme pour pouvoir apporter sa part de divin à l’univers.
Il est essentiel que chacun de nous, porteur d’une part unique de divinité, puisse la faire émerger afin que le vrai visage de l’Amour Divin puisse apparaître.

S’ouvrir :

Dans la vie, autour de nous, on peut dire qu’il y a 3 cercles. Le premier, le plus proche, c’est le cercle de confort, celui où l’on se sent bien, en sécurité, dans quelque chose de connu. Juste après, il y a un cercle d’inconfort, où nous n’aimons pas trop nous risquer, par peur de “l’inconnu”. Vient ensuite le cercle de “l’insupportable”, où alors, nous sommes en danger.

Trop souvent, nous nous contentons de ce cercle de confort, même si nous pouvons nous y sentir à l’étroit. Mais qu’il est bon de temps en temps d’aller explorer ce cercle d’inconfort qui nous entoure….pour nous rendre compte, une fois cette limite franchie…que l’on peut s’y sentir aussi bien que dans notre cercle de confort. Ainsi, petit à petit, on peut ouvrir notre horizon, et faire grandir notre cercle de confort, en ouvrant notre cœur. Une des clés du tantra est aussi à cette image. Nous ouvrir à nous même, pour mieux nous ouvrir aux autres.

Une belle phrase pourrait, dans notre culture, résumer un peu ce que nous souhaitons vivre et donner, Christine et moi. Une phrase de Saint Augustin: “Aime et fais ce que tu veux”.

Ce n’est pas de l’égoïsme, bien au contraire! Vivant un amour désintéressé, et nous sachant aimé de toute éternité, on peut alors vivre le vrai Amour, d’où rien ne peut sortir que de bon.
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