Le voyage du héros Paul Rebillot

pole2Paul Rebillot naît le 19 mai 1931 à Détroit (États-Unis).

Il étudie la philosophie et les sciences de l’éducation à l’université de Détroit, puis le théâtre à l’université de Michigan. Son intérêt pour le théâtre ne se limite pas à l’étude : pendant et après son séjour à l’université, il écrit, produit et joue dans le cadre plusieurs compagnies.

Son service militaire l’emmène au Japon où il collabore à la radio de l’armée des États-Unis pour l’Extrême-Orient. Le contact avec la culture japonaise et, plus particulièrement, la découverte du théâtre No influenceront fortement la place qu’il accordera dans son travail au pouvoir du rituel, de la posture et du geste.

À son retour aux États-Unis, Rebillot met en place un département de théâtre expérimental au San Francisco State College. En parallèle, il travaille avec Mumako, un mime japonais, avec lequel il approfondit le rôle du geste rituel et de la posture pour intensifier l’expression de l’énergie, ce qui constituera un des aspects fondamentaux de son travail.
À la croisée de toutes les recherches expérientielles des années 70 — pratiques théâtrales proches des rites, travail sur le corps, gestalt, dynamique de groupe… — Paul Rebillot fait du Voyage du héros une expérience qui s’éprouve en soi-même.

Paul Rebillot — Les années Esalen

En 1971, Paul Rebillot a quarante ans. C’est un des acteurs de l’effervescence créative qui anime San Francisco. Après avoir enseigné l’art dramatique au San Francisco State College et à Stanford University, il a créé la Gestalt Fool Theatre Family, compagnie de théâtre expérimental conjuguant expression ancrée dans le vécu intime et pratiques rituelles.

Au même moment et plus au sud à Big Sur, Esalen est le lieu d’exploration de toutes les expériences favorisant ce qu’on appelle alors le développement du potentiel humain.

Rebillot s’y forme à la pratique de la gestalt avec Dick Price, lui-même élève de Fritz Perls qui a fondé cette approche.

Il y pratique la dynamique de groupe avec Will Schutz au côté duquel il fondera, avec d’autres, Joy Press.

Il y côtoie John Lilly, scientifique qui étudie les états de conscience altérés, et il y travaille avec Stanislav Grof, psychiatre pour qui la crise psychotique correspond à un rite de passage qu’il s’agit d’accompagner plutôt que d’éliminer.

Il y rencontre aussi Jospeh Campbell, spécialiste de mythologie comparée dont il avait déjà lu de façon approfondie Le héros aux mille et un visages.

Ces rencontres avec Price, Schutz, Lilly, Grof et Campbell, les expériences partagées et les échanges orienteront de façon définitive le travail de Rebillot et contribueront à faire de lui l’un des pionniers de la psychologie humaniste.

Genèse d’une approche unique

stage Inana

En 1972, Rebillot travaille avec les médecins et le personnel soignant d’hôpitaux psychiatriques pour les aider à mieux appréhender le vécu de la souffrance mentale et explorer le processus qui permet d’en sortir. Cette collaboration le confirme dans sa propre expérience et l’une des idées fondatrices d’Esalen : les crises mentales graves sont en fait une réponse au manque de rites de passage.

C’est ainsi qu’il est amené à élaborer une synthèse unique,  issue de sa pratique du théâtre expérimental ainsi que de toutes les recherches expérientielles vécues à Esalen.

• Il revient à l’esprit originel de la tragédie antique, envisagée comme processus de catharsis et de guérison.

• Il part de la structure, initiatique par essence, du monomythe de Campbell.

• Il y associe la dynamique de groupe pour créer un collectif propice à l’expression créatrice de chacun ;

• La méditation pour mettre en résonance corps, cœur et esprit ;

• le mouvement et la posture pour ancrer le vécu dans le corps ;

• la pratique de la gestalt  pour aborder les protagonistes du Voyage comme autant de facettes de soi ;

• la pratique du “théâtre-rituel” pour favoriser l’accès aux registres sensibles les plus intimement enfouis.

Ce processus créatif est directement stimulé par sa rencontre de 1971 avec Campbell. Il en résulte, en 1973, l’atelier Le voyage du héros, expérience à vivre dans toutes les dimensions de son être.

Dès 1974, Paul Rebillot introduit Le voyage du héros dans divers pays d’Europe, tout en continuant à faciliter à Esalen des séminaires de développement personnel et des ateliers de pratique de la gestalt.

S’ensuivront trente-cinq années de tournées européennes de plus en plus longues tandis que le Voyage du héros et les parcours qui lui feront suite rencontreront un intérêt toujours renouvelé.

 

Paul célèbre le rituel de notre mariage

Paul Rebillot — Les années européennes

Rebillot introduit Le voyage du héros en Europe dès 1974.

Quarante ans plus tard, son approche y rencontre un succès toujours renouvelé.

Rapidement, les tournées européennes prennent de plus en plus d’ampleur, l’emmenant en France, en Allemagne et en Autriche, en Angleterre et en Irlande, aux Pays-Bas, en Suisse et en Italie. Il y trouve un public diversifié de particuliers et de professionnels de la santé et de l’éducation. Peu à peu, l’Europe devient son principal champ d’activité.

En 1987, Laurance Rockefeller lui accorde une bourse pour écrire un ouvrage décrivant son approche du Voyage. L’appel à l’aventure: Le voyage du héros dans la vie quotidienne, sera publié (en anglais) en 1993 avec une préface de Stanislav Grof.

Dans l’intervalle, en 1989,  est déjà paru (en anglais) Le voyage du héros: Rites et mystère, participation à l’ouvrage collectif Crise personnelle et évolution spirituelle, publié sous la direction de Stanislav et Christina Grof.

En parallèle, Rebillot élabore de nouveaux parcours de découverte de soi et, à la demande de ceux qui souhaitent aller plus loin, il met en place en 1988 la School of Gestalt and Experiential Teaching. Il prodigue dans ce cadre une formation à la pratique de la gestalt et à la conception de parcours expérientiels présentant les traits distinctifs de son approche. Ces cycles de formation, en général de trois ans, se renouvelleront jusqu’en 2005.

En dépit du succès qu’il rencontre, Rebillot ne se prendra jamais pour une célébrité. Ses honoraires sont modérés et son style de vie des plus

Ma dernière photo de Paul

simples.

En 2006, il initie son dernier grand projet et, avec un groupe transculturel de neuf élèves, il développe un parcours qui reprend les étapes clés du mythe fondateur des trois monothéismes : l’histoire d’Abraham. Il entend ainsi contribuer, au-delà des divergences confessionnelles, à la possibilité d’éprouver la portée universelle du mythe d’Abraham. Le parcours qui en résulte, Héritage d’Abraham, est par la suite facilité à deux reprises par ses concepteurs, en Allemagne en sa présence, puis en Irlande.

En 2008, à l’âge de 77 ans, Paul Rebillot met fin à trente-cinq années de tournées européennes et retourne définitivement à San Francisco d’où il poursuit ses activités de formation et de supervision.

En 2009, il est atteint d’une sévère pneumonie. Après huit mois de lutte contre l’insuffisance respiratoire, il s’éteint paisiblement chez lui, le 11 février 2010, entouré de ses proches.

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